Montres Une histoire de design : la TAG Heuer Carrera, chapitre deux

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Angus Davies Cofondateur de Escapement Magazine

Chapitre deux - Inspection

Les index

Sur les versions précédentes de la TAG Heuer Carrera à trois aiguilles, les index ressemblaient à des triangles isocèles tronqués. Toutefois, sur les derniers modèles, les index affichent une bien plus grande complexité et de nombreux détails subtils. Vus du dessus, ils semblent rectangulaires, mais en les observant de côté, on aperçoit leurs crans, formant trois plans différents. De plus, les index sont inclinés vers le bas, guidant le regard du porteur vers le centre du cadran.

Chose inhabituelle pour une montre de sport, les index ne comportent aucun traitement luminescent. Ils arborent plutôt un point de Super-LumiNova® de forme rectangulaire, situé entre l’index et le rehaut et offrant une luminosité parfaite dans des conditions de luminosité réduite.

Une rainure scinde la partie haute de l’index, effleurant les aiguilles des minutes et des secondes lors de leur passage pour renforcer le sentiment de précision. L’index est très légèrement abaissé par rapport au sommet du rehaut. Cette structure complexe de hauteurs variées et les nombreuses facettes des index sont à l’origine du sublime jeu de lumière.

En le regardant du dessus, le design des index est en tout point similaire à celui des marqueurs des heures des modèles antérieurs de la TAG Heuer Carrera. C’est en les observant de côté qu’ils dévoilent leurs étages et leur jeu de lumière.

La surface du cadran

La TAG Heuer Carrera Date 39 mm et la Day Date 41 mm arborent un cadran soleillé colimaçonné ou un cadran soleillé satiné, selon la couleur choisie.

Sur la précédente génération de TAG Heuer Carrera à trois aiguilles, le guichet de date était positionné à 3 heures. Cependant, avec l’arrivée de cette dernière collection, le guichet a été déplacé à 6 heures, offrant ainsi une apparence plus équilibrée et symétrique. Le seul modèle qui n’adopte pas ce changement est la TAG Heuer Carrera Day Date 41 mm qui continue à afficher lesdites indications à 3 heures. Tous les modèles arborent la bordure argentée autour de la date ou du jour. Elle est désormais plus fine et n’empiète plus sur le reste du cadran, pour une apparence plus propre et sophistiquée.

Lorsque Jack Heuer a conçu le design de la toute première Heuer Carrera de 1963, il a limité la quantité de texte appliquée sur le cadran. Quatre mots suffisaient : « Carrera », « Heuer » et « Swiss Made ». Le nouveau modèle utilise une nouvelle police, moins de texte et une nouvelle version du logo de la Maison. Ainsi, l’apparence est plus nette et d’une pureté remarquable.

La lunette interne est désormais plus plate et plus large. Tel que le directeur création produit, Guy Bove, me l’a expliqué, le but était de donner à la montre « une allure d’instrument, à l’image d’un compteur de vitesse. »

TAG Heuer Carrera (WBN2112.BA0639)

Nouvelles aiguilles

Guy Bove fait également remarquer que les aiguilles des heures et des minutes ont été adaptées aux dernières TAG Heuer Carrera à trois aiguilles. Les aiguilles au style bâton du modèle précédent ont été remplacées par une version similaire à celles initialement présentes sur la Heuer Monaco de 1969. Elles se défont toutefois de leur couleur pour privilégier un style monochromatique.

La pointe bien définie de chaque aiguille ainsi que la ligne centrale qui traverse les aiguilles pointent vers la piste des minutes et les index avec une précision redoutable, renforçant ainsi l’exactitude perçue du chronométrage.

L’objectif de l’équipe de conception du produit était de perpétuer la réputation historique du modèle basée sur sa lisibilité, et les nouvelles aiguilles remplissent parfaitement ce rôle.

TAG Heuer Carrera (WBN2013.BA0640)

La lunette et les cornes

La lunette est maintenant plus haute qu’auparavant, et elle possède plus de facettes. À ses côtés, le verre saphir est légèrement bombé et affiche un rebord en biseau. Grâce à ces légères modifications, la lunette et le verre saphir s’allient pour offrir une impression de sophistication tout en conservant un design très épuré.

Depuis sa naissance, la TAG Heuer Carrera a toujours été dotée de cornes ajourées distinctives. La partie interne des cornes, adjacente au bracelet, affiche une petite pente vers l’intérieur qui reflète la lumière différemment des autres surfaces qui l’entourent. Encore une fois, ce modèle se joue avec brio des relations entre ses surfaces et les sources de lumière qu’elles rencontrent.

Sur la nouvelle TAG Heuer Carrera à trois aiguilles, la pointe des cornes a été repensée. Elle arbore à présent un profil doucement incliné très travaillé. De plus, les cornes ne s’achèvent plus au niveau de la lunette, mais se dirigent vers la partie principale du boîtier pour ensuite d’enrouler autour de la lunette. Le profil qui en résulte est constitué de deux fines lignes d’acier inoxydable qui dépassent de chaque côté du boîtier, ce qui lui donne un contour plus naturel et plus fluide.

En raccourcissant les cornes, le bracelet s’intègre mieux à l’ensemble et s’adapte plus volontiers au poignet de son porteur, pour un confort accru.

Les surfaces supérieures et inférieures des cornes sont polies tandis que les côtés verticaux du boîtier sont satinés. Ce mélange de traitement des surfaces est plus onéreux à exécuter mais garantit au boîtier une allure et un confort incomparables.

TAG Heuer Carrera (WBN2111.BA0639)

Un nouveau bracelet

Le bracelet en acier fourni avec la TAG Heuer Carrera à trois aiguilles se fait plus lisse que jamais. Il possède un fini satiné sur la plupart de ses maillons, mais en l’observant plus attentivement, il dévoile les côtés à facettes polies de ses maillons satinés centraux. Cette finition se retrouve également sur les côtés du bracelet.

Lors de ma discussion avec le directeur création produit, Guy Bove, il m’a confié que le bracelet en H est très similaire au bracelet présenté l’année dernière sur les modèles chronographes de la TAG Heuer Carrera. Les maillons ont volontairement été amincis et pensés pour suivre la courbe naturelle du poignet, une source de confort accrue pour son porteur.

En conclusion

Les propriétaires d’une ancienne version de la TAG Heuer Carrera à trois aiguilles le savent : leur montre est exceptionnelle. De plus, l’air de famille entre ce modèle et ses prédécesseurs est limpide, et réfute toute insinuation d’obsolescence.

Cela dit, TAG Heuer ne saurait être accusée de complaisance, ou comme il a déjà été dit, de se reposer sur ses lauriers. Depuis la fondation de la Maison en 1860 par Edouard Heuer, elle n’a cessé de chercher à s’améliorer. En effet, l’innovation est restée un maître-mot, toujours déterminée dans sa quête d’avancée et de développement de produits.

Prise seule, cette nouvelle montre et certains de ses changements peuvent sembler minimes, conduisant certains à se demander si elle en valait bien la peine. Pourtant, en regardant la montre dans son intégralité, le bien-fondé desdits changements devient apparent. Guy Bove et son équipe ne se sont jamais départis de leur désir d’améliorer des montres déjà spectaculaires, une quête parfaitement illustrée dans ce dernier modèle.

Il reste enfin un élément à mentionner. Pour tous les admirateurs de Jack Heuer et de son chronographe pionnier de 1963, les quatre variations de la nouvelle TAG Heuer Carrera font honneur à ses principes : « un design limpide et épuré ».

Angus Davies Cofondateur de Escapement Magazine