Montres Changement de cap : l'évolution des chronomètres pour voiliers

Chez TAG Heuer, nous avons toujours eu un lien intime avec l’océan. Notre transition vers le chronométrage nautique a donné naissance à certains de nos meilleurs chronomètres et montres. Nous avons fouillé dans nos archives pour découvrir l’évolution de nos chronomètres pour voiliers. Des années 1930 à nos jours, découvrez une glorieuse collection de pièces qui ont inspiré les collectionneurs de montres et les professionnels de la voile.

Pour apprécier les chronomètres pour voiliers, il est important de comprendre que les courses de voiliers sont définies par un moment critique : le moment où le bateau de signalisation actionne une corne et hisse un drapeau pour marquer le départ de la course. Il y a un compte à rebours de 5 minutes avant le départ afin que les voiliers puissent essayer de garder une position forte sur la ligne de départ. Le compte à rebours avant le départ d’une course est presque aussi important que la course elle-même. Si un bateau franchit la ligne de départ trop tôt, il est pénalisé. S’il franchit la ligne de départ trop tard, il laisse un avantage à ses concurrents.

Selon les règles de la course de voiliers, les drapeaux sont hissés et les cornes sonnent 5 minutes, 4 minutes, 1 minute avant le départ et, bien sûr, au moment du départ de la course. Il peut également y avoir des comptes à rebours importants à 10 et 15 minutes avant le départ. Les skippers doivent être capables de contrôler leur bateau, de calculer et d’anticiper le temps avant le départ. En étroite collaboration avec des experts de la voile, Heuer a mis au point des chronomètres pour voiliers soigneusement conçus pour mesurer les intervalles avant la course, les marées et, bien sûr, la course.

En feuilletant les archives de Heuer, vous trouverez des chronomètres spécialement conçus pour les courses de voiliers datant des années 1930. Alors que les chiffres des minutes et des secondes d’un chronomètre standard comptent « vers le haut », c’est-à-dire qu’ils se déplacent dans le sens des aiguilles d’une montre de 5-10-15 à 50-55-60, les minutes et les secondes d’un chronomètre pour voilier comptent « vers le bas ». Au lieu de compter jusqu’à 60 minutes, le chronomètre pour voilier standard décompte exactement 5 minutes. Le délai des signaux d’avant-course dans une course de voiliers. Les chiffres des secondes des chronomètres pour voiliers Heuer comptent « vers le bas », les chiffres des secondes imprimés sur le cadran se déplaçant dans le sens des aiguilles d’une montre de 60-55-50 jusqu’à 15-10-5.

Malgré son design innovant et attrayant, nos archives suggèrent que la Solunar n’a pas été facile à vendre. Voici un extrait d’une correspondance entre Heuer et son partenaire de l’époque, Abercrombie & Fitch : « Cette montre Solunar est un grand succès, mais elle a aussi un grand défaut. Pour la vendre, il faut expliquer comment la configurer et la manipuler. Malgré un superbe dépliant en couleur, l’explication est trop compliquée, et les vendeurs dans les magasins préfèrent vendre des montres simples. »

La Solunar était une montre à trois aiguilles (heures, minutes et secondes) avec un cadran spécial pour les marées. Elle a ouvert la voie à une série de chronographes qui ont intégré ce même type de cadran de marées dans un chronographe à trois registres, avec la capacité de compter jusqu’à 12 heures. Le compteur des minutes était divisé en segments de cinq minutes, ce qui rendait les chronographes particulièrement utiles pour les courses de voiliers. Ces montres ont été fabriquées sur une période de deux décennies, d’abord sous la forme de la Heuer Mareograph et de l’Abercrombie & Fitch Seafarer, l’Orvis Solunagraph rejoignant la gamme vers 1970. Chacun de ces chronographes est devenu un objet de collection.

Lorsque ces chronographes sont apparus pour la première fois en 1950, Heuer semblait avoir ressenti le besoin d’expliquer leur fonctionnement, afin que les clients puissent mieux comprendre l’intérêt de posséder une montre avec un indicateur de marées. Voici une publicité pour la Mareograph. Elle était accompagnée de deux sections distinctes expliquant comment utiliser la montre pour la voile ainsi que pour la pêche et la chasse.

Alors que les montres-bracelets avec indicateurs de marées ont fait des vagues, Heuer a introduit en 1957 un tout nouveau type de chronomètre pour voilier : la Heuer Ring-Master. Le chronomètre Ring-Master était livré avec sept anneaux interchangeables, permettant au propriétaire d’installer rapidement différents anneaux pour chronométrer différents événements, comme la boxe, le football et de nombreux autres sports. Chacun des anneaux était d’une couleur différente, avec des marques différentes. L’anneau 1 jaune vif était parfait pour les courses de voiliers car il était marqué pour un compte à rebours des minutes et des secondes.

Vers la fin des années cinquante, Heuer a apporté des changements révolutionnaires dans son approche des chronomètres pour voiliers. Un bon exemple en est un chronomètre qui a été répertorié sous le nom de « The Giant ». Tout d’abord, au lieu d’afficher les cinq minutes avant le départ de la course sur un compteur relativement petit n’occupant qu’une fraction de la surface du cadran, la piste marquant les minutes couvrait la quasi-totalité de la surface du cadran. Cette piste était marquée pour cinq minutes, et chaque segment d’une minute était d’une couleur différente. Le diamètre du boîtier est passé de 49 mm à 57 mm, avec un revêtement en émail blanc.

Heuer a commencé à exploiter le potentiel et la polyvalence des chronomètres pour voiliers. L’horloger a commencé à utiliser des publireportages pour persuader les « skippers » de toutes les raisons d’adopter ces exemplaires.

Heuer fabriquait des horloges de tableau de bord depuis les années 1930. Ces exemplaires se caractérisaient par une capacité de 8 jours, des boîtiers et des mouvements robustes, capables de résister à la course, au rallye ou à l’aviation. Baptisée « Master Time » en 1958, l’horloge de tableau de bord a été modifiée par Heuer au milieu des années 1960 pour être utile en mer. La « Navia » (en référence à « naval » et « aviation ») intégrait un boîtier étanche et offrait une excellente lisibilité, Heuer annonçant qu’elle était parfaite pour le cockpit ouvert d’un bateau.

Nous arrivons au moment historique qui a incité Heuer à laisser une trace durable dans le monde de la voile : la Coupe de l’America en septembre 1967. Heuer a fourni des équipements de chronométrage pour le légendaire voilier de course Intrepid, notamment des montres-bracelets Heuer-Aquastar et des chronomètres portatifs pour voiliers. Non loin des côtes de Newport, dans le Rhode Island, l’Intrepid a remporté la victoire. Pour commémorer le triomphe du skipper Emil Mosbacher, Heuer a produit un chronographe entièrement nouveau, l’emblématique référence 7754.

La première Heuer « Skipper » avait un cadran bleu vif, vert et orange. Elle a été dotée d’un boîtier Carrera, le compteur de 30 minutes de la Carrera ayant été remplacé par un compteur à rebours de 15 minutes. Cette montre est très convoitée par les collectionneurs de Heuer vintage et les passionnés de voile. Cette première version n’a eu qu’une durée de vie très courte. Seules quelques centaines d’exemplaires ont été créées. Ensuite, le chronographe Skipper a été transféré dans le boîtier « Compressor » de l’Autavia. Le nom « Skipper » a connu plusieurs autres versions au cours des années 1970 et 1980.

En fabriquant des chronomètres pour voiliers de pointe, Heuer a permis aux équipes de prendre un bon départ, mais aussi de terminer en beauté. Heuer était tellement dévoué aux amateurs de courses de voiliers que la marque a créé des catalogues avec des conseils sur la façon de prendre un bon départ.1970 – winning hearts

Alors que la Skipper faisait des vagues auprès des amateurs de chronographes, les chronomètres pour voiliers Heuer continuaient d’être commercialisés parmi les instruments de précision Heuer « pour les applications sportives, industrielles et scientifiques ». Voici un exemple d’une ancienne publicité publiée dans The Sunday Oregonian. Elle met en évidence le code couleur du registre central à cinq minutes du chronomètre.

Le design du chronographe Skipper a évolué au fil des ans, passant du boîtier Carrera à une série de boîtiers Autavia. Le design de la deuxième Skipper, vers 1970, présentait un cadran noir, un compte à rebours surdimensionné avec des segments rouges, blancs et bleus. La Skipper a continué à être produite dans les années 1970 dans les boîtiers en forme de C utilisés par les Autavias, avec une variété de configurations manuelles et automatiques, mais toujours avec l’emblématique compte à rebours de 15 minutes.

En 1973, Heuer a introduit un nouveau style de chronomètre-bracelet, appelé « Supersport ». Le modèle Regatta, ou la référence 775.915 de 1974, était une pièce qui attirait l’attention, avec un boîtier bleu vif et les segments rouges, blancs et bleus du cadran correspondant aux couleurs utilisées sur de nombreux chronomètres pour voiliers de Heuer. Cette version de la Supersport a été commercialisée comme « un indicateur de vitesse au poignet construit sur la base des règlements de l’International Yacht Racing Union ».

Conçu pour être durable en mer, le chronomètre pour voilier Heuer référence 503.915 était logé dans un boîtier léger en fibre de verre antichoc pour résister aux éléments (tout en ayant fière allure). Heuer a appelé ce boîtier « Fibershell ». Avec ses 62 mm de diamètre, ce chronomètre pour voilier était facile à saisir (il était même plus grand que The Giant, de 1959), tandis que la forme unique du boîtier garantissait au marin une « préhension sûre » dans toutes les conditions.

Heuer a proposé des montres-bracelets « Regatta » dans les années 1960 et 1970, mais en 1983, la Regatta est passée à une nouvelle série de boîtiers spectaculaires, empruntés à l’Autavia. D’une longueur de plus de 42 mm, les boîtiers étaient revêtus de noir, d’olive ou d’étain. Chaque Regatta était agrémentée de disques colorés (rouge et bleu) pour le compte à rebours à deux séquences de 5 minutes. Les autres chronomètres-bracelets encore plus colorés qui ont gagné en popularité étaient la référence 503.512 et la Heuer Surfer.

Dans les années 1980, TAG Heuer a lancé un appel à l’action : « Time for action » (le temps d’agir). Le slogan a été imprimé sur plusieurs catalogues à l’époque, présentant la large gamme d’équipements de chronométrage polyvalents de la marque qui attirait les professionnels et les amateurs de sport du monde entier. De la course automobile à l’athlétisme en passant, bien sûr, par la voile. Le catalogue de 1983 présentait la version finale de la Skipper telle que nous la connaissions à l’époque, logée dans une grande version du boîtier Autavia.

En lançant des chronomètres pour voiliers tels que la TAG Heuer Searacer (à la fin des années 1990), l’Aquaracer Calibre S Regatta (vers 2005) et l’édition limitée TAG Heuer Aquaracer 500 Meter Countdown Chronograph pour la Team Oracle USA lors de la Coupe de l’America 2013, la marque a poursuivi sa relation constante avec la voile.

Aujourd’hui, TAG Heuer élargit à nouveau ses horizons et renoue avec son ADN de navigateur. Grâce à son nouveau partenariat avec FlyingNikka, un voilier de course à la pointe de la technologie de la voile haute performance, la marque renoue avec la haute mer au plus haut niveau.

Cette année marque également le retour de la légendaire Skipper. Rappelant l’inoubliable Heuer Skipper de 1968, cette nouvelle itération est une nouvelle étape exaltante qui renforce le lien entre TAG Heuer et l’océan. Une relation qui a débuté il y a près de 100 ans, dans les années 1930, mais qui durera sans aucun doute pour toujours.