Podcast PODCAST, SAISON 3, ÉPISODE 6 : Marc Lieb et sa conquête du Mans
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Il y a des moments où le temps s’arrête. Des moments où l’on frôle la grandeur. Des moments qui résistent à l’épreuve du temps. The Edge est une série de conversations où des personnalités extraordinaires nous racontent l’un des moments les plus marquants de leur vie et nous font entrer dans leur intimité. Un record du monde, un championnat du monde, une révélation ou une décision qui a changé leur vie. Ils revivent pour nous ces moments, minute après minute. Ils nous racontent comment ils ont dépassé la pression, la peur et la douleur pour repousser toutes leurs limites. Jusqu’au bout.
Pour cet épisode, notre invité est Marc Lieb, ancien champion du monde d’endurance FIA et pilote automobile de l’écurie Porsche. Marc a dominé le monde de la course d’endurance pendant près de vingt ans. Il a ainsi remporté les championnats FIA GT de 2003 et 2005, ainsi que Le Mans Series en 2005, 2006, 2009 et 2010. Il a également conquis les 24 Heures du Nürburgring, dont il est sorti vainqueur non moins de quatre fois. En direct de la 100e édition des 24 Heures du Mans, une course qu’il a remportée en 2016, Marc se rappelle le moment qui a véritablement démarré sa carrière. Il nous explique aussi ce qui rend cet événement sportif si unique et nous fait découvrir en exclusivité l’état d’esprit d’un pilote de course d’endurance.
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Voici de quoi faire monter l’adrénaline avant de passer aux choses sérieuses. Mais n’oubliez pas de vous abonner à notre podcast pour écouter cet épisode dans son intégralité à un autre moment. The Edge, c’est une série d’interviews avec des individus hors du commun qui explorent les confins du possible. Qu’est-ce qui sépare le vainqueur du simple participant ? D’où vient cette force intérieure qui nous pousse à dépasser nos limites ?
Le moment qui a défini sa carrière
Clairement, c’était quand j’ai rejoint l’écurie Porsche en 2000, car j’étais à l’époque un jeune pilote fauché qui rêvait de faire carrière dans les courses monoplaces. Et [à ce moment-là], j’arrivais grosso modo au bout de ma carrière, n’ayant plus les moyens de continuer. Je n’avais pas de manager. Puis j’ai eu l’occasion d’intégrer l’équipe junior de Porsche. Cela m’a beaucoup aidé à devenir pilote professionnel et à pouvoir en vivre. C’est donc à ce moment-là que ma carrière a pris un vrai tournant. Je suis très heureux d’avoir pu travailler pendant près de 17 ans avec Porsche.
Ce qu'il a ressenti lors de sa première victoire
Le sentiment qu’on éprouve lorsqu’on passe la ligne d’arrivée est toujours particulier, même lors des courses en go-kart. Mais quand on remporte une grande course, c’est encore plus extraordinaire. Je dirais que ma première victoire en Porsche était l’une des plus importantes. C’était en 2002, quand j’étais dans l’équipe junior. La sensation était extraordinaire. C’était un vrai soulagement, car je galérais un peu depuis trois ans. Parfois, je n’avais pas de chance du tout et n’y arrivais pas. Et puis, d’un seul coup, je remportais une course. C’est un sentiment que je n’oublierai jamais. J’ai ensuite connu beaucoup d’autres victoires, d’autres moments, d’autres souvenirs, mais la première course remportée dans une Porsche était exceptionnelle. Je ne l’oublierai jamais.
Sa première participation aux 24 Heures du Mans
J’ai participé aux 24 Heures du Mans pour la première fois en 2003. J’y étais en tant que pilote d’usine. Pour moi, c’était une formidable occasion. On m’a dit : « Tu peux piloter aux courses du Mans ». C’était génial. Je connaissais le film « Le Mans » avec Steve McQueen. Je savais donc déjà que c’était une grande course et une chance exceptionnelle. Mais j’étais bien loin de la réalité. Quand on est là-bas, quand on arrive sur le circuit, on a le souffle coupé. La splendeur, l’atmosphère, les autres participants, la ville entière… Il faut le vivre. C’est une sensation extraordinaire qu’on ne peut ressentir qu’en allant là-bas. Tout cet héritage. C’est incroyable. Le format est agréable. Pour moi, tout y est parfait. Toutes les courses devraient être comme celle-là.
Sa victoire au Mans en 2016
C’était déjà ma troisième année dans la grande catégorie au volant du prototype. Avant cela, je participais toujours aux courses dans la catégorie GT. Début 2014-2015, tout était vraiment grisant. La pression montait et j’avais très envie de gagner la course. En 2016, je savais que la voiture était géniale, que mon équipe était géniale et que nous étions prêts, mais il faut tout de même une part de chance pour remporter cette course. C’est évident. On peut être au summum de ses performances, tout peut aller à la perfection, mais cela ne nous empêchera pas d’entrer en collision avec une voiture plus lente, d’avoir un pneu crevé ou toute autre mésaventure. Ce sont des choses qui nous échappent. En allant là-bas, je voulais absolument faire de mon mieux. Je m’y étais préparé mentalement et physiquement avec le reste de l’équipe. Et il y avait un très bel esprit, tout s’est passé comme prévu. J’étais très content de [mes performances] la majorité du temps. Après une course, on se dit 99 % du temps : « j’aurais pu faire mieux sur ce point-ci, j’ai fait une petite erreur à ce moment-là ». On s’auto-critique toujours de cette façon. En 2016, les 24 Heures du Mans étaient l’une de ces courses dont je suis ressorti très satisfait de mes performances. C’est très rare. C’est pour cela qu’elle figure parmi les plus mémorables pour moi. Je suis sorti de la voiture après trois ou quatre heures de conduite en étant très content de mes performances. Et nous avons même gagné à la fin, ce qui était incroyable. De toute ma vie, je n’ai jamais éprouvé de nouveau la tempête d’émotions que nous avions ressenties ce jour-là.
Ses conseils aux jeunes pilotes
Selon moi, la passion est ce qu’il y a de plus important. Il faut avoir la passion du sport, savoir travailler dur, toujours chercher à s’améliorer et à apprendre. Et parfois, il faut savoir être patient. Tout ne va pas toujours comme on le souhaiterait. Et vivez simplement votre rêve.