Podcast Podcast, Saison 2, Épisode 11 : Le moment où Sky Brown est devenue la plus jeune médaillée olympique britannique

Il y a des moments où le temps s’arrête. Des moments où l’on frôle la grandeur. Des moments qui résistent à l’épreuve du temps. The Edge est une série de conversations où des personnalités extraordinaires nous racontent l’un des moments les plus marquants de leur vie et nous font entrer dans leur intimité. Un record du monde, un championnat du monde, une révélation ou une décision qui a changé leur vie. Ils revivent pour nous ces moments, minute après minute. Ils nous racontent comment ils ont dépassé la pression, la peur et la douleur pour repousser toutes leurs limites. Jusqu’au bout.

Notre invité cette fois-ci est la skateboardeuse, surfeuse et médaillée olympique Sky Brown. Sky n’a que 14 ans, et son palmarès est déjà remarquable. Aux Jeux olympiques d’été de 2020, Sky s’est emparée de la médaille de bronze dans l’épreuve du parc, faisant d’elle la plus jeune médaillée de l’histoire de la Grande-Bretagne. Sky a également remporté l’or aux prestigieux X Games. Deux fois. Ses talents ne s’arrêtent pas là. Elle est une surfeuse expérimentée et envisage de faire partie de l’équipe olympique britannique.

Au cours des deux dernières années, Sky a atteint de nouveaux sommets en matière de skateboard. Elle a remporté le prix de la BBC de la jeune personnalité sportive de l’année en 2021 – et a rapidement enchaîné en remportant le prix du retour de l’année en 2022 aux Laureus World Sports Awards. Dans cet épisode, Sky parle de son amour pour le skateboard, de sa victoire aux Jeux olympiques et de la façon dont elle se prépare à relever les défis futurs. Présenté par votre hôte Teo Van Den Broeke, vous découvrirez comment cette prodige défie toutes les attentes.

Voici de quoi faire monter votre adrénaline avant de passer aux choses sérieuses. Mais n’oubliez pas de vous abonner à notre podcast pour écouter cet épisode dans son intégralité à un autre moment. The Edge, c’est une série d’interviews avec des individus hors du commun qui explorent les confins du possible. Qu’est-ce qui sépare le vainqueur du simple participant ? D’où vient cette force intérieure qui nous aide à dépasser nos limites ?

Il y a ce sentiment vraiment cool quand on est dessus, quand on est sur cette planche. Vous êtes dessus, vous pouvez faire ce que vous voulez. Il n’y a pas de règles. Il n’y a pas de limite. Il faut juste aller de l’avant, prendre de la vitesse et aller haut. C’est juste une chose tellement amusante que vous pouvez faire n’importe où. Et oui, c’est incroyable.

Il faut beaucoup d’engagement pour aller haut, et vous ne savez pas ce qui va se passer. Honnêtement, vous ne savez pas ce qui va se passer au moment de l’atterrissage. Il faut donc beaucoup d’engagement et de courage. Je ne pense pas qu’il faille commencer jeune, et il y a beaucoup de skateboardeurs extraordinaires qui ont commencé plus tard. Et il y a aussi beaucoup de skateboardeurs âgés en ce moment. Il s’agit d’être courageux, d’être confiant et d’y consacrer du temps. C’est difficile, ça ne s’apprend pas vite. Il faut faire des pas de bébé et y aller doucement. Mais je pense vraiment que tout le monde peut apprendre à tout âge, il n’y a donc pas de limite.

Le jour des Jeux olympiques était vraiment fou. Je me souviens être allée au parc le matin, m’être entraînée avec tout le monde, nous étions tous nerveux, mais vraiment excités. C’était vraiment éprouvant pour les nerfs, mais c’était aussi tellement incroyable. Être avec mes très bons amis, faire du skate avec eux, participer aux Jeux olympiques avec eux et monter sur le podium avec eux, c’était incroyable. Je me souviens que je me préparais le matin et que je n’arrêtais pas d’en parler et d’y penser. Et je disais : « Oh mon dieu. Je n’arrive pas à le croire ! Je suis ici. »

Je suis tombée deux fois. Et c’était très difficile parce que quand vous avez trois tours, et que vous tombez sur vos deux premiers, et qu’il vous reste un tour… si vous tombez à nouveau, alors c’est comme si vous vous disiez : « Oh, il me reste une chance ». Mon père a dit : « Tu peux le faire. Aucun concours ne te définira. » Ça m’a vraiment donné un coup de boost. Ensuite, j’y suis allée pour mon dernier tour. Ça m’a fait me sentir tellement mieux, d’atterrir au dernier tour après être tombée deux fois.

Je suis vraiment très nerveuse, parce que je ne sais pas où je vais faire une erreur. Mais quand vous êtes dans le bol, c’est juste… vous faites du skateboard. Vous avez l’impression d’entrer seul dans un parc. Vous êtes dans la zone. Je vais juste jusqu’au fil et je sais déjà ce que je fais parce que j’ai fait ce tour de nombreuses fois. Je sais ce que je fais et j’ai confiance en ça. Je laisse la planche et le bol me prendre. C’est vraiment comme une danse, vous faites tout un tas de trucs qui ressemblent à de jolis mouvements et, c’est juste comme une danse fluide. C’est comme ça que j’aime l’expliquer.

Je ne savais pas vraiment si j’avais déjà gagné la médaille de bronze. Après avoir fait mon tour, j’étais prête pour le score et le score est arrivé, et alors je suis montée en troisième position. J’avais aussi cette autre fille derrière moi. Elle est incroyable ! Tellement géniale. Et si elle avait atterri son tour, je ne sais pas ce qui se serait passé. Elle est tombée pendant une acrobatie, et c’est là que j’ai réalisé que j’avais gagné. C’était aussi fou. Mais je me sentais si mal pour la fille qu’elle finisse en quatrième position. Et je me sentais vraiment mal pour elle. Mais j’étais tellement excitée en même temps.

Quand je suis montée sur le podium, je n’arrivais pas à y croire ! Je pensais que c’était un rêve. Je me souviens avoir sauté sur mon père. Nous pleurions tous les deux, les personnes sur le podium pleuraient toutes. C’était un moment incroyable et la meilleure sensation qui soit. Et je veux ressentir ça à nouveau. Ce sentiment quand vous réalisez que vous êtes sur le podium, après un bon tour… oh, c’est le meilleur sentiment ! Vous voulez vraiment continuer à faire ça. C’est comme apprendre une nouvelle acrobatie. C’est comme ça que je veux me sentir.

C’est évidemment très amusant pour moi parce que je peux frimer un peu et leur montrer ce dont je suis capable ! Je ne sais pas, j’aime bien être la petite, ça me donne envie de leur prouver que je suis bonne dans ce que je fais, vous voyez ?

Le conseil que je donnerais aux jeunes athlètes est le suivant : c’est un long voyage, ne vous précipitez pas. Faites des petits pas et profitez-en. Essayez simplement d’apprécier le voyage, car il est amusant. Et c’est long parfois, mais c’est la meilleure partie, le voyage. Profitez-en et n’abandonnez jamais. Aux athlètes féminines, je donnerais le conseil suivant : vous vous dites probablement « Euh… qu’est-ce que je fais ici ? Tous les garçons sont là et je n’ai rien à faire ici. Mais vous savez pourquoi ce sont les garçons qui s’amusent autant ? Il faut juste y aller et leur montrer ce dont vous êtes capable, et leur montrer que les filles sont aussi fortes. Allez-y, ne laissez personne vous arrêter. Ne les laissez pas vous sous-estimer. Allez-y et prouvez-leur qu’ils ont tort.